Commentaires
publiés dans le journal L’Appel de
Québec :
« Auteur de romans policiers de Québec, Michel
Roberge a eu l’idée étonnante de s’attarder aux aspirations des protagonistes qui
émergent de son imaginaire. Il en résulte une originale inversion des rôles
dans son plus récent polar intitulé J’ai tué mon auteur. Écrit comme une prise d’otage littéraire, cette courte fantaisie
romanesque porte sur la complexité des relations entre personnages, auteurs,
éditeurs et lecteurs. Comme quoi rien ne serait simple, s’il fallait que les
héros de fiction aient leur mot à dire.
À vous d’en juger.
Personnage principal du récit, Victor Vanier se sent victime de son auteur. Il
lui reproche d’être affligé d’un rôle de criminel sadique dans un thriller au
succès mitigé. N’y voyant rien de bon pour sa notoriété, il décide alors d’éliminer
son créateur. Tout en échafaudant son plan machiavélique, il dénonce les
mésaventures imposées par celui qui raconte l’histoire. Se sentant manipulé, il
se transforme en auteur-éditeur, afin de prendre les rênes du récit et
contrôler la publication du manuscrit.
Une invitation à une
émission télé de grande écoute lui permet «de dévoiler sa démarche de
revalorisation, liée au travail de ses homologues (les personnages) et des
écrivains en général». C’est le moment pour ce faire-valoir de savourer ses 20
minutes de gloire. En effet, Victor Vanier, personnage littéraire devenu
intouchable, immonde assassin et nouvel entrepreneur culturel, est dès lors
convaincu d’avoir obtenu la reconnaissance au profit de ses pairs. Son
créateur, celui qui l’a mis au monde, doit s’incliner.
Syndicalisation
littéraire
Michel Roberge est
l’auteur de deux polars (Zébrures écarlates
et Chronomeurtres). Il a aussi
collaboré à deux «cadavres exquis». Avec J’ai tué mon auteur, il propose une histoire aussi accrocheuse
qu’inusitée, que le lecteur savoure avec un petit sourire en coin. Comme si le
milieu syndical prenait la défense de celui de la création littéraire. »
François Cattapan, L’Appel, 19 mars 2021